Cinq ans après avoir acquis une partie de l’activité de l’entreprise Cedrat, le groupe américain Altair renouvelle son engagement sur son site stratégique de Meylan. Le site R&D de l’éditeur de logiciels de simulation industrielle vient d’inaugurer ses nouveaux locaux au bâtiment Signal, à quelques mètres de ses anciens bureaux, avec comme ambition de recruter 5 à 10 personnes dans le courant de l’an prochain.
L’émergence des véhicules électriques implique des conceptions nouvelles. « Jusqu’à présent, le bruit blanc généré par les moteurs à combustion et explosion masquait l’ensemble des bruits impliqués par d’autres équipements. Or, avec le véhicule électrique, il n’existe plus, ce qui implique d’en revoir la construction afin d’éviter de perturber les utilisateurs », indique François Weiler, président d’Altair France. Un exemple parmi d’autres dans lequel le groupe américain, disposant d’un centre R&D à Meylan, intervient en amont. « Nous développons des logiciels de simulation industrielle avec comme fer de lance, Altair Flux, notre logiciel historique comportant plus de sept millions de lignes de code et intégrant le fruit de plus de 250 thèses notamment de génie électrique, de mécatronique ou encore physique. À cela s’ajoute un autre programme emblématique plus récent Altair FluxMotor pensé pour son ergonomie, sa facilité d’utilisation et misant sur l’automatisation et se destinant entièrement au pré-design et design de moteur électrique », souligne Guy Jérôme, responsable R&D du site de Meylan.
Résoudre les contraintes techniques et physiques des produits futurs
Que ce soit pour résoudre des problématiques thermiques, des contraintes électriques, le comportement dans le temps, les solutions informatiques développées par Altair n’ont rien à envier à leurs concurrents, tels que celles proposées par Dassault ou encore Siemens. « Tout se tient dans un mouchoir de poche ! Le cœur scientifique n’est pas vraiment patent dans les divers logiciels positionnés sur ce segment. Nous faisons modestement parties des cinq premiers du marché et leader dans certains domaines applicatifs avec l’apport de quatre thésards en permanence dans nos locaux afin de chercher à prendre de l’avance », précise Guy Jérôme. Commercialisant une suite logicielle, « nous avons pour habitude de dire que nous ne vendons pas un produit, mais avant tout de comprendre comment nous pouvons aider nos clients », confie François Weiler. Dans une logique d’une baisse des coûts de fabrication, les enjeux s’avèrent multiples : écoconception en utilisant le moins de matière possible, prise en compte de l’environnement dans lequel évoluera le produit, contraintes de fonctionnement, qui peuvent être multiphysiques… « Aujourd’hui, nous ne pouvons plus être monophysique, il faut prédire le comportement d’un produit dans son ensemble, ce qui nécessite des outils de conception spécialisés », affirme Guy Jérôme. Et c’est là que se démarque la suite d’Altair. « Notre solution capitalise sur le workflow. À travers des API, il est possible de communiquer avec d’autres logiciels simplement, qu’ils soient concurrent aux nôtres ou non. Ce qui induit le développement de fonctionnalités techniques permettant d’avoir des passerelles efficaces, afin que tout se passe au mieux dans un flux de production impliquant d’autres outils », explique François Weiler. Une solution proposée sous diverses formes, en installation locale avec un système classique de licence, ou en mode SaaS, auquel peuvent s’ajouter, selon les besoins, des capacités de calcul haute performance soit sur Cloud ou directement mis à disposition chez le client.
Un centre meylanais de R&D à la pointe de l’électrification
Comptant 65 personnes, dont plus de 50 ingénieurs & chercheurs R&D, le site de Meylan est l’une des têtes de pont d’Altair France. « Le marché de la simulation numérique est en pleine explosion. Avec les nouveaux usages, il y a de nombreuses problématiques techniques à résoudre, tant au point de vue électrique, thermique qu’électronique », ajoute François Weiler. Le centre meylanais intervient précisément sur ce domaine de l’électrification avec des clients tels que Schneider Electric, Renault, Stellantis (ex-PSA), Airbus, ou encore Safran et Alstom. « Nous travaillons avec des ETI, des PME, des grands comptes ainsi que des startups. Nous faisons en sorte que notre logiciel soit accessible à tous. Par exemple, Gulplug a utilisé notre solution, mais aussi Stanley Robotics », ajoute le président d’Altair France. Dans l’optique de répondre à une demande croissante et face à l’ancienneté de ses anciens bureaux, le site de Meylan a donc décidé de déménager au bâtiment Signal pour un investissement « d’au moins 500 000 €.
Nous avons emménagé en mai dernier pour vraiment être à notre plein potentiel dans l’été, en raison du contexte sanitaire, passant de 1100 m² à 1300 m². Nous disposons d’équipements de pointe, beaucoup plus fonctionnel avec des salles de visioconférence toutes équipées, cela nous change la vie ! » Le groupe Altair (3000 collaborateurs dans le monde dont 215 en France) vise une croissance de 15 à 20 % cette année (France et Monde) et prévoit de recruter 5 à 10 ingénieurs, développeurs et chercheurs sur le site de Meylan dans le courant 2022.