Chouette, j’ai mon proto, et maintenant je fais quoi ? Comment sécuriser son industrialisation

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Cette année, l’industrialisation des startups est au cœur des préoccupations collectives : après la journée de l’indus du 3 octobre, la saga se poursuit avec 2 nouveaux rendez-vous.

Episode 1 : Workshop Goût du business Minalogic au Tarmac « réussir l’industrialisation de son proto »

Le 9 novembre dernier, Philippe Marcel, qui a rejoint Captronic après une longue expérience industrielle en BE, chercheur et expert en industrialisation, animait au Tarmac le workshop Goût du Business organisé par Minalogic. L’occasion pour les 25 participants de rebalayer les concepts et étapes clés de l’industrialisation :

  1. l’idée,
  2. le POC : destiné à lever certains doutes technologiques,
  3. la maquette fonctionnelle : dont la fonction est de montrer la faisabilité et la viabilité du projet
  4. le proto : proche des contraintes industrielles
  5. les pré-séries : qui permettent de valider tout le process industriel (mode opératoire, fabrication, tests)
  6. les séries.

En matière d’électronique, les étapes clés de l’industrialisation sont :

  • la schématique, qui est du ressort des BE, et doit idéalement prendre en compte dès le départ les fonctions standards du produit final, mais aussi les fonctions nécessaires aux tests, à la fabrication, voire au packaging.
  • Les simulations : réalisées par les BE, les simulations numériques permettent de vérifier le comportement du schéma
  • Le placement et le routage : ils doivent intégrer les contraintes mécaniques, chimiques, électriques, CEM, SAV, homologation, tropicalisation, etc. Compte tenu de la complexité des règles de l’art, mieux vaut confier le routage à un BE ou un bureau d’indus spécialisé dont c’est le métier.
  • La réalisation des PCB : ce n’est pas le métier des BE ni des EMS, il s’agit là encore d’un métier particulier qu’il vaut mieux confier à des spécialistes
  • Les tests électriques
  • Le montage des composants : il est réalisé par les EMS, et plus les EMS sont associés tôt dans la boucle avec les BE, plus ils pourront confirmer l’adéquation de la conception avec les contraintes de fabrication et de tests. Ils pourront également donner une idée plus précise des coûts de fabrication du produit.

Quelques conseils pour réussir son industrialisation :

  • Anticiper le plus possible les contraintes à venir, même s’il est difficile pour une startup prise dans des contraintes de temps fortes, des ressources limitées, et des besoins d’itérations de planifier avant de faire
  • Confier chaque étape aux spécialistes du domaine et ne pas hésiter à rencontrer ses partenaires industriels et à les faire travailler ensemble à chaque étape
  • Faire attention à l’obsolescence des composants, quitte à les double sourcer dès le départ, surtout dans le médical où chaque changement devra faire l’objet d’une nouvelle, fastidieuse et coûteuse homologation
  • Intégrer les marges des fabricants (de 1,4 à 2) dans ses calculs de coût de fabrication
  • Et surtout, ne jamais oublier que le niveau de TRL est une condition nécessaire mais pas suffisante pour réussir son industrialisation : la véritable clé reste et demeure dans la valeur du produit, qui est un rapport entre la satisfaction du besoin client et la quantité de ressources nécessaires …

La matinée s’est achevée par le retour d’expérience haut en couleur de Gilles Moreau, co-fondateur de Lancey Energy Storage, qui montre combien la VO d’un produit pour une startup relève davantage du tâtonnement et de la résolution rapide de problèmes au fil de l’eau que de la stratégie long terme. Mais c’est en faisant qu’on apprend et le process industriel de Lancey s’est largement structuré pour la V1 en cours !

Episode 2 : meetup Coopindus au Tarmac : lancement des expérimentations

La journée du 3 octobre était l’occasion pour Coopindus, le projet d’accélérateur industriel co-porté par French Tech in the Alps et le Tarmac avec le soutien d’Alpha Création, de faire remonter les besoins des startups d’un côté et les motivations des experts de l’autre, avec un objectif : démarrer au plus vite une phase d’expérimentation.
Le 10 novembre, ils étaient donc plus de 26 parties prenantes à définir ensemble une série d’actions concrètes à mettre en place dans les mois à venir, où devraient donc naître plusieurs initiatives :

  • Créer une nomenclature sur l’état d’avancement technique du produit, permettant aux parties prenantes d’utiliser un vocabulaire commun qui simplifiera leurs collaborations
  • Dresser une roadmap de l’industrialisation, qui facilitera la vision des jalons clés
  • Cartographier les partenaires industriels pour faciliter les mises en relation
  • Mettre en place du mentorat industriel, associant de manière volontaire un binôme startup en phase d’industrialisation / expert bénévole
  • Favoriser le partage d’équipements en facilitant l’accès aux startups à des machines particulières chez certains partenaires industriels
  • Mettre en place un cycle de rencontres « Challenge the POC », permettant aux startups de présenter de manière individuelle à des experts pluridisciplinaires leur projet pour dénouer les pièges
  • Mettre en place un cycle de séminaires techniques thématiques autour de la CEM, de la supply chain, du management de projet, etc
  • Mutualiser des services en matière de supply chain aval

Des groupes projet ont été définis pour un démarrage des premières actions dans les semaines à venir. Affaire à suivre sur coopindus.fr

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