Philippe BERGER, CEO de Dolphin Integration, nous raconte ses ambitions pour le groupe…

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Dolphin Integration, dont le siège social est basé sur inovallée (Meylan), est une société spécialisée dans le développement de blocs fonctionnels utilisés dans la première étape de conception des puces électroniques (IP sur silicium) et de services de conception de circuits intégrés. Leurs clients internationaux sont principalement des fabricants de circuits intégrés (Fabless) servant des marchés à forte croissance tels que l’Internet des objets (IoT), l’automobile ou les télécommunications, ainsi que des équipementiers dans les domaines de l’aéronautique ou de la défense.

En début d’année, elle a nommé Philippe Berger comme président pour diriger l’entreprise dans sa prochaine phase d’innovation et de croissance. Philippe Berger apporte à Dolphin Integration plus de 30 ans d’expérience en tant que chef de file de l’ingénierie et des opérations de semiconducteurs en Europe. Il nous raconte ses ambitions pour le groupe…

Comment décririez-vous Dolphin Integration, en quelques mots ?

Tout d’abord, l’entreprise dispose de compétences techniques indéniables, les 160 collaborateurs forme un pool d’experts en micro-électronique, qui en font sa force. C’est également une famille soudée, à laquelle je suis fier d’appartenir aujourd’hui. Depuis mon arrivée, je constate qu’il y a un vrai sentiment d’appartenance à l’entreprise. Les salariés sont convaincus que l’entreprise dispose de moyens techniques et de compétences qui, bien mises en valeur, pourront rapidement générer du CA et du profit.

Quelle vision (ligne directrice) souhaitez-vous insuffler à Dolphin ?

Dolphin Integration a changé de cap en juillet dernier. Aux prises avec une série de problèmes financiers l’ayant conduite à la liquidation judiciaire, la société a finalement été reprise par un duo constitué du fabricant de matériaux semi-conducteurs Soitec et du missilier MBDA, qui détiennent désormais respectivement 60% et 40 % du capital. Dans un premier temps, il va falloir structurer la vie de l’entreprise, avec comme principal enjeu d’augmenter le niveau des recettes. En ce début d’année, nous nous étions donnés trois mois avec nos actionnaires pour définir notre vision et stratégie sur cinq ans. Redéfinir une ligne directrice de long terme et générer une croissance profitable sont donc les fers de lance de ce repositionnement.

Comment cela se traduira dans l’avenir ?

Notre ambition est d’être l’acteur incontournable pour tous nos clients qui veulent développer une puce avec une très grande efficience énergétique. Pour cela, nous nous positionnons à travers nos solutions innovantes permettant la génération des architectures optimales pour la distribution de tension. Cela permettra de répondre de façon optimisée aux contraintes énergétiques des applications de nos clients, aussi bien dans notre activité de conception d’ASIC que pour nos clients fabless.

Par notre expertise en efficience énergétique, nous aidons nos clients à atteindre les performances maximales avec une consommation minimale : c’est le principe de faire plus avec moins ! Notre objectif est même d’être très proche d’une consommation égale à zéro pour le domaine de l’IoT.

Notre objectif : passer du modèle Carrefour au modèle IKEA ! Dans le monde du semi-conducteur, aujourd’hui, le modèle Carrefour correspond à l’acquisition par la plupart de nos clients de blocs fonctionnels de façon décousue.

Alors que si on prend exemple sur le modèle Ikea, le client arrive systématiquement à l’étage d’exposition. Symboliquement, dans la relation avec nos clients, cela se traduit par une discussion directe avec les architectes des puces pour travailler les objectifs finaux en amont des développements. Enfin, l’autre spécificité de ce magasin suédois est de proposer aux clients une version de chaque pièce en « produit finit » pour mettre en lumière la cohérence de tous les blocs entre eux… Ce mode de fonctionnement va davantage structurer les choix de développement.

Quels moyens allez-vous déployer pour y arriver ?

Nous avons mis en place des clusters qui sont des groupes de blocs fonctionnels cohérents, interagissant entre eux et permettant de réaliser une fonctionnalité de la puce, ce qui correspondrait aux appartements témoins d’Ikea.  Ces clusters nous permettront d’apporter plus de valeur à nos clients en conception d’ASIC.  

L’idée est de nous positionner en leader sur des technologies à fort potentiel de croissance, comme, par exemple, le SOI (Silicon on Insulator) proposé par SOITEC.

Il est essentiel pour nous de trouver des distributeurs locaux sur les marchés que l’on sert, en particulier pour l’Asie. Il nous faudra également renforcer notre équipe commerciale avec des profils techniques.

Justement, côté équipe, quelles seront les évolutions ?

Dans un premier temps, nous allons remanier la roadmap. C’est un chantier qui est en cours et qui consiste à structurer notre future offre pour faire en sorte que les 135 ingénieurs développent des produits cohérents afin d’alimenter au mieux les clusters. 25 embauches sont prévues dans l’année sur des profils R&D, marketing et vente, 17 sont déjà effectuées !


Quelques mots pour parler de vous….

De quoi rêviez-vous étant plus jeune ?

Faire de l’électronique, être docteur ou professeur ! L’électronique est venu à moi assez facilement car j’adorai bricoler (amplis, jeux de lumière…). J’ai toujours été extrêmement technique ! Je répare tout et n’importe quoi !

Quels conseils donneriez-vous à de jeunes entrepreneurs ?

Une personne qui se lance seule n’y arrive pas, il faut être entouré d’une équipe soudée, qui y croit et qui avance dans la même direction. Sur des marchés concurrentiels où il faut se démarquer, ceux qui y arriveront sont ceux qui auront été les plus aptes à mettre en valeur leurs idées de façon concertée avec une équipe unie sur laquelle s’appuyer. Le succès dépendra ensuite de l’énergie déployée et de la capacité à réagir aux signaux extérieurs. L’agilité, l’humilité et l’ouverture d’esprit sont des qualités essentielles pour se lancer dans l’entrepreneuriat.

Quel est votre moteur au quotidien ?

Ce qui m’apporte le plus de satisfaction est de m’occuper d’une famille de produits de A à Z … partir de zéro et obtenir des résultats visibles à court terme. Un terrain de jeu sur lequel j’aime aller et qui m’a même conduit à remonter un tracteur délabré en un week-end avec juste quelques outils, une boîte de ressorts et des écrous… 

J’ai également besoin de challenges techniques et managériaux importants, de préférence dans un environnement international. C’est pourquoi j’ai accepté la proposition de Dolphin puisque l’ensemble de ces critères étaient réunis : niveau technique, dimension internationale, travail en équipe, réflexions stratégiques collégiales et un beau challenge à relever.

Restructurer une entreprise ce n’est pas seulement augmenter son CA et faire du profit… c’est aussi rendre les équipes fières de leurs réalisations et de leur entreprise.


// Côté BIOGRAPHIE //

Philippe Berger a débuté sa carrière comme concepteur analogique de circuits intégrés (designer de puces), chez Thomson semi-conducteur (st Egrève). Il passe ensuite quelques années entre l’Allemagne et Strasbourg pour ensuite revenir à Grenoble et occuper des postes de cadre dirigeant senior dans lesquels il a géré des divisions de produits, des services de R&D transverses, et les opérations globales d’organisations sur le marché du semi-conducteur telles que STMicroelectronics, ST-Ericsson, Ericsson, et Idemia.

// Côté ENTREPRISE //

Dolphin Integration, dont le siège social est basé sur Meylan, a été fondée en 1985 et emploie actuellement 160 personnes, dont 135 ingénieurs de conception électronique. L’entreprise a une filiale en Israël (moins de 10 personnes) spécialisée dans le développement des mémoires très avancées et une au Canada (10 personnes) spécialisée dans les familles spécifiques de régulateurs de tension.

Au 31 mars 2018, la société a réalisé un chiffre d’affaires de 10,5 millions d’euros sur un exercice fiscal de 7 mois. Aujourd’hui c’est la co-entreprise créée par Soitec et MBDA – détenue respectivement à 60% et 40% – qui a repris Dolphin Integration et l’ensemble de ses salariés.

+ d’infos : https://www.dolphin-integration.com/

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