Anatoscope révolutionne la médecine personnalisée grâce à la simulation et l’impression 3D et permet à une nouvelle forme de production « artisanale » de haute technologie 100% française de rendre la fabrication de prothèses aussi compétitive qu’en Asie !

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De la réalité virtuelle à la simulation médicale, le parcours entrepreneurial de François Faure, Président d’Anatoscope, et de ses associés

L’imagerie a toujours été le domaine de recherche de François Faure, lors de ses études en informatique ou de son post-doctorat en réalité virtuelle. D’abord pour les jeux vidéo avec la création d’effets spéciaux, puis pour le monde médical. « C’est en faisant un logiciel de simulation avec l’Inria que je me suis rapproché de la santé », se souvient-il. L’enseignant-chercheur s’est en effet lancé en 2007 avec le soutien de l’Institut dans la création de la librairie Sofa, une plateforme open-source de simulation médicale.

C’est à ce moment que François Faure rencontre quatre autres chercheurs, Frederick Vanmeer, docteur en robotique, Olivier Palombi, neurochirurgien et professeur d’anatomie, Benjamin Gilles, chercheur au CNRS, et Matthieu Nesme, docteur en simulation numérique. Ensemble, ils fondent Anatoscope. « J’ai toujours été attiré par la recherche appliquée et je tenais à résoudre des problèmes concrets. La meilleure manière de le faire était de passer de chercheur à entrepreneur. » Les cinq associés établissent leur société à Grenoble sur inovallée (dans les locaux d’Inria startup studio pour commencer) et au BIC de Montpellier, deux villes à la pointe de l’informatique en santé, en pleine effervescence dans le domaine des MedTech.

La difficulté pour l’équipe a été de transformer l’idée en produit commercial. « Ce n’est pas facile de passer de la recherche à l’entrepreneuriat, ce ne sont pas les mêmes priorités, ni le même cœur de métier. : on voyait l’utilité de nos travaux mais pas comment aboutir à un service », se souvient François Faure.

Anatoscope s’est alors concentrée sur deux marchés cibles : les prothèses orthopédiques et les prothèses dentaires, domaines propices pour la médecine personnalisée. « Ceux qui font de l’impression 3D dans le secteur médical se concentrent sur la reproduction du patient. Nous, nous nous sommes axés sur l’appareillage médical. La modélisation permet de tester des traitements avant de les appliquer sur le patient, ce qui n’est pas effectué aujourd’hui en médecine. »

La belle histoire d’une startup deeptech issue d’une collaboration Inria, UGA et CNRS, qui affiche une croissance rapide

Fruit d’une collaboration entre l’Inria, l’université Grenoble Alpes, l’université de Montpellier et le CNRS, Anatoscope dresse ainsi une passerelle entre l’imagerie médicale et la CAO, en développant des solutions logicielles novatrices permettant de créer des avatars 3D à partir d’images médicales de patients, qui révolutionnent le domaine de la médecine personnalisée.

Grâce à la modélisation 3D et à la simulation, Anatoscope permet en effet de tester des traitements et des appareillages personnalisés avant de les appliquer aux patients, offrant ainsi une approche innovante et préventive en médecine. Anatoscope permet ainsi, à partir des données d’imagerie des patients, de mettre au point un modèle en 3D (muscles et squelette) de la personne et d’adapter le dispositif médical en fonction de l’anatomie personnalisée de la personne.

L’utilisation de la simulation 3D permet aux professionnels de la santé de visualiser et de planifier des procédures complexes avant de les réaliser sur des patients réels. Cela permet de réduire les risques et d’optimiser les résultats. Par exemple, un prothésiste dentaire peut essayer virtuellement le modèle CAO de son projet de prothèse sur le jumeau numérique de patient, afin de vérifier que les forces occlusales seront correctement distribuées sur les mâchoires. Cela permet de corriger les erreurs de conception en amont, ce qui permet de réaliser des appareillages justes du premier coup.

Les solutions développées par Anatoscope ont un impact significatif sur le domaine de la médecine personnalisée. En permettant la création de modèles virtuels et physiques personnalisés, la startup ouvre de nouvelles perspectives pour la conception d’appareils médicaux sur mesure.

Et la force de la solution est que la technologie logicielle associée est utilisable par les prothésistes sur un simple navigateur web. Ainsi, la puissance de calcul nécessaire pour faire tourner en temps réel les jumeaux numériques en 3D est déportée sur les serveurs Amazon AWS sécurisés, permettant un accès facile aux praticiens quelle que soit la puissance de leur ordinateur. Seule une bonne connexion internet est requise.

Une croissance fulgurante et des partenariats stratégiques dans le dentaire et l’orthopédie, qui lui permettent de créer deux filiales

Lauréate du concours I-Lab en 2015 et 2016, elle génère dès 2016 quelque 230 K€ de chiffre d’affaires, preuve que le marché était là, pour atteindre 2 millions d’euros en 2021 !

Pour asseoir cette croissance, Anatoscope a su établir des partenariats stratégiques avec des acteurs majeurs de l’industrie médicale tels qu’EOS Imaging, Thuasne, Ottobock et Biotech Dental. Ces collaborations ont permis à Anatoscope d’étendre ses activités dans les domaines de l’imagerie ostéo-articulaire, de l’orthopédie et de la prothèse dentaire.

Avec plus de 60 collaborateurs au total sur l’ensemble de ses activités, dont la moitié sur inovallée, Anatoscope a quitté en 2020, la veille du confinement (!), ses locaux au sein d’Inria pour emménager sur inovallée Montbonnot.

Des prothèses dentaires 100% françaises à des prix compétitifs grâce aux technologies « artisanales » combinées d’Anatoscope et Biotech Dental

Grâce au partenariat avec Biotech Dental, elle créée une filiale, Circle Dental, qui révolutionne la dentisterie française en associant la puissance de la solution de simulation d’Anatoscope et la force de Biotech Dental en impression 3D pour obtenir des prothèses dentaires 100% françaises de qualité supérieure et à des prix compétitifs par rapport à la Chine, la Turquie, la Roumanie ou Madagascar.

En maîtrisant de bout en bout l’ensemble des flux de données, du cabinet dentaire au centre d’usinage, nous gagnons des points de productivité à chaque étape de la chaîne », résume son président, Philippe Véran.

En effet, le dentiste peut désormais, sur la plateforme Circle, réaliser l’avatar 3D de son patient à partir de l’imagerie dentaire, et générer un fichier numérique de la prothèse, qu’il peut soit fabriquer lui-même s’il est équipé dune machine d’usinage à commande numérique pour fabriquer des prothèse en céramique, soit commander à Circle, qui a inauguré en 2021 une nouvelle plateforme industrielle de production prothèses complexes.

Dans son usine, l’entreprise dispose de machines d’usinage et de fusion laser en batterie pour produire la pièce à une précision de 30 microns.

Ne reste plus au prothésiste qu’à fabriquer la partie esthétique en céramique ou en zirconium, qui vient s’assembler après un travail sur la couleur et plusieurs passages au four. « Circle fait de l’artisanat numérique », résume son Président.

Des solutions de conception automatisées de dispositifs orthopédiques grâce au partenariat avec le leader mondial Ottobock et sa filiale grenobloise Chabloz Orthopédie.

Ce second partenariat stratégique permet d’allier les savoir-faire des deux entreprises afin de proposer aux prothésistes « le premier service cloud entièrement numérique pour la conception, la simulation et la fabrication d’appareillages orthopédiques par impression 3D. L’accord exclusif couvre le développement de solutions de conceptions automatisées de dispositifs orthopédiques (orthèses, prothèses) au moyen des technologies de patients virtuels d’Anatoscope », explique François Faure.

Les praticiens dans les ateliers scannent la morphologie des patients à l’aide des appareils désormais disponibles à prix raisonnables. Ils déposent les données sur un service Web qui les assiste dans la conception et la validation numérique des appareillages, à l’aide des technologies les plus pointues de simulation anatomique et biomécanique.

Une fois satisfaits du projet, ils peuvent commander directement les appareillages ou les gabarits de thermoformage, qui seront fabriqués dans des unités de production combinant fabrication additive 3D et usinage. Ce service, qui révolutionne tant la qualité que la productivité des ateliers, bénéficie aux patients comme au tissu économique.
L’utilisation d’algorithmes simulant l’anatomie et les comportements biomécaniques d’un patient virtuel est une innovation qui permettra de produire plus fiablement des dispositifs orthopédiques optimisés pour l’efficacité, le confort et l’esthétique. De plus, la fabrication numérique remplace le plâtre dans les ateliers de production.

Et prochainement, une nouvelle filiale, Anatolog, pour commercialiser la dernière innovation d’Anatoscope : un capteur de pression pour l’orthopédie qui pourrait trouver de nouveaux débouchés en dehors du médical …

Anastoscope a en effet développé pour son activité orthopédique un capteur FSR de pression capable de mesurer avec précision la pression de la prothèse sur le patient, et d’objectiver ainsi l’adéquation d’un appareil à un patient, au-delà du ressenti qui peut être très variable d’une personne à l’autre.

Ce capteur a été co-développé en partenariat avec Chabloz Orthopédie, qui se charge de l’impression 3D des boitiers, l’équipe d’Anatoscope finalisant l’assemblage du capteur et les tests.

Cette technologie, développée comme dispositif médical pour le marché de l’orthopédie, pourrait convaincre de nouveaux marchés en dehors du secteur de la santé, et la création d’une troisième filiale pourrait être envisagée : Anatolog.

C’est la raison pour laquelle Anatoscope vient de rejoindre le programme GATE, afin d’affiner la stratégie commerciale et d’accélérer l’ouverture à de nouveaux marchés de la future filiale !

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