Apporter des solutions à des problématiques complexes dans un domaine hautement réglementé et technique… telle est la valeur ajoutée de Cegelec CEM, une société de VINCI Énergies, intervenant à différents niveaux sur des projets nucléaires.
Produire de l’électricité décarbonée, une mission dans laquelle Cegelec CEM s’investit depuis plus de 30 ans. Dans un contexte ou l’indépendance et le mixe énergétique revient en force, l’ancienne filiale d’Alstom, acquise en 2010 par VINCI Énergies, se focalise sur des projets ultra technologiques dans le domaine du nucléaire. « Nous travaillons avec les grands donneurs d’ordres, principalement français, du secteur afin de leur apporter des solutions clé en main au service de la production électrique décarbonée. Nous sommes également au cœur des grands projets nucléaires scientifiques», confie Jacques-Jean Aimé, président de la société Cegelec CEM au sein du pôle nucléaire de VINCI Energies. Comptant 230 personnes sur le site de Montbonnot dont 120 ingénieurs et une soixantaine de personnes intervenant sur les chantiers, la société réalise un chiffre d’affaires de 50 M€ par an principalement en France. Elle connait une croissance régulière, recrutant, une vingtaine de personnes par an, notamment des profils ingénieurs et des chefs de projets qui ont le goût de la découverte au vu des projets adressés où il n’existe bien souvent aucun référentiel.
Une expertise de premier ordre sur l’énergie décarbonée
Il faut dire que Cegelec CEM est régulièrement sollicitée sur des projets d’ampleur pour apporter des solutions innovantes à des problématiques inédites. « Il n’y a aucune routine chez nous, ni de récurrence ! Nous trouvons des solutions qui n’ont souvent pas d’antécédant ou bien qui à priori, n’existent pas ! » Cette capacité à innover constamment, dans le domaine hautement sensible du nucléaire, est largement reconnue par l’envergure des projets qui lui sont soumis. « Nous sommes partie prenante du programme Grand Carénage d’EDF estimé à plus de 48 Md€ qui vise à améliorer la sûreté et le fonctionnement des réacteurs du parc nucléaire au-delà de 40 ans. Un projet sur le long terme qui se réalise par des marchés à déploiement consistant à reporter à l’identique sur chaque tranche, les modifications réalisées et ce, dans l’optique de faire évoluer l’ensemble du parc de manière homogène. Avec 56 tranches en fonctionnement réparties sur 18 sites, il est facile d’imaginer le temps que cela prend ! ». À titre d’exemple, Cegelec CEM élabore parmi ses nombreux projets, un système automatisé de reconditionnement et de déversement de bore dans le circuit primaire des réacteurs afin d’éviter aux opérateurs d’être en contact avec ce produit. « Le bore est un produit neutrophage qui absorbe les neutrons ».
En partenariat avec le CEA, la société participe à la construction du réacteur Jules Horowitz (RJH) à Cadarache. Il s’agit une installation expérimentale visant à produire des isotopes pour l’imagerie médicale ainsi que des travaux de recherche sur de nouveaux combustibles pour le parc nucléaire. « À ce titre, nous construisons des dispositifs expérimentaux qui seront utilisés avec le réacteur pour les activités de recherche mais également des équipements pour ses cellules chaudes, ainsi que les liners et structures métalliques des piscines qui en font partie intégrante. ». À Bordeaux, Cegelec CEM a participé à la construction du Laser Mégajoule pour le CEA, un instrument de recherche mis en service fin 2014 permettant des expérimentations de recherche et de simulation en matière de fusion de particules de tritium et de deutérium. L’entreprise met également ses compétences de pointe en ingénierie au service du programme international ITER, et a notamment réalisé en association avec une société allemande SOMMER cinquante portes blindées, assurant le confinement ainsi que les protections feu et radiologiques du Tokamak. « Nous avons aussi réalisé des études Avant Projet Sommaire du projet Cigéo (Centre industriel de stockage géologique), un projet en attente de réalisation portée par l’Andra (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs), pour le stockage profond ».
Une filière en pleine mutation technologique
À l’origine spécialisée dans l’ingénierie mécanique de pointe dans le domaine de l’énergie, l’entreprise se positionne sur un marché en pleine mutation technologique. « Notre activité repose sur nos capacités en ingénierie mécanique et électromécanique ainsi que sur nos équipes de gestion de projets et nos fonctions supports. Nous intervenons au service de grands projets neufs et sur des modifications d’installations existantes, des études jusqu’à la mise en service en intégrant de plus en plus les opérations de maintenance et d’assistance à l’exploitation. Nous disposons en propre d’équipes d’ingénierie ayant de fortes compétences en Génie Nucléaire, en calcul (statique, dynamique, linéaire et non linéaire, séisme, fatigue fluage …), en conception mécanique, électricité et contrôle commande. Nos études sont réalisées avec une approche d’Ingénierie Système dans un fort contexte de sûreté nucléaire. Pour accélérer nos innovations, nous avons créé CEM le Lab qui nous permet de garder une longueur d’avance technologique. Aujourd’hui, de nombreuses solutions arrivent sur le marché avec la réalité virtuelle, la réalité augmentée ou encore la réalité mixte permettant d’apporter une nouvelle dimension dans l’accompagnement des projets nucléaires. Par exemple, avec les lunettes de réalité mixte de Microsoft, HoloLens, associé à un développement d’Entreprise, nous sommes capables de transposer dans la réalité, des futurs équipements encore au stade virtuel, permettant de vérifier par anticipation toutes les conditions d’intégration sur un site en fonctionnement, de contrôler les interfaces Homme-Machine et de simuler le fonctionnement… Il y a encore peu d’années, c’était complètement inconcevable… » Des évolutions numériques qui trouvent également d’autres applications, pour la formation des opérateurs avec la possibilité d’apprendre et de répéter les gestes techniques dans des environnements contraints mais simulés avec précision. « EDF développe des applications similaires dans ses programmes de R&D, la filière nucléaire se transforme ».
Dans le même esprit, Cegelec CEM, a initié une école de soudage à Cadarache, notamment pour les besoins du projet RJH. « Les compétences soudage sont devenues rares en France alors que les projets neufs qui vont se multiplier dans le nucléaire vont avoir besoin de plus en plus de soudeurs qualifiés pour réaliser les chantiers. Parallèlement, nous avons intégré un thésard pour évaluer les limites de l’apprentissage des gestes techniques en réalité virtuelle sur différents aspects de nos métiers ».
Vers une augmentation de la sûreté dans le nucléaire
Alors que le nucléaire connaît un regain d’intérêt, en atteste les dernières annonces du Gouvernement, Cegelec CEM y perçoit de grandes opportunités. « Notre croissance est lente, mais constante. Notre objectif est de prendre davantage de parts de marché dans ce secteur du nucléaire qui nous a permis de nous développer. Bien sûr nous restons très mobilisés sur le programme Grand Carénage d’EDF, mais aussi sur les probables construction des prochains EPR 2 (European Pressurized Reactor) et du développement des réacteurs modulaires de capacité réduite comme les SMR (Small Modular Reactor), des réacteurs fonctionnant sur le même principe que ceux en service actuellement en France c’est-à-dire à eau pressurisée. Pour faire face à ce regain d’activité, l’ensemble de la filière nucléaire est en pleine transformation et Cegelec CEM y prend toute sa part à travers un plan baptisé AVENIR (Amélioration de VINCI Energies Nucléaire pour une Industrie en Renouveau) dont l’objet est de renforcer ses compétences en matière de sûreté et de qualité opérationnelle, de maitriser la supply chain et de former ses équipes avec une ligne directrice, faire bon du premier coup ! »