Mise en service le 14 février dernier sur le site Coved de Saint Florentin dans l’Yonne, où elle épure le biogaz des déchets ménagers pour alimenter plus de 3000 foyers en énergie verte, la première Wagabox a été inaugurée officiellement le 20 avril dernier devant plus de 200 personnes.
De nombreuses personnalités étaient présentes, comme Stéphane Leterrier, DG de Coved, Edouard Sauvage, DG de GRDF, Bruno Léchevin, président de l’Ademe, Pierre-Etienne Franc, VP chez Air Liquide, André Villiers, président du Conseil Départemental de l’Yonne, Frédérique Colas, VP au Conseil Régional Bourgogne Franche Comté, Pascal Mauberger, président de McPhy Energy ainsi que de nombreux élus des communes environnantes…
L’ensemble de l’unité de traitement représente une emprise au sol de 250 m2 pour un poids de 50 tonnes. Elle permet de valoriser 90 % de la ressource, soit jusqu’à 25 GWh d’énergie produits à partir des déchets de 100 000 habitants. Waga Energy, qui finance et opère la Wagabox, achète le biogaz au gestionnaire d’un site de décharge et revend le biométhane aux fournisseurs d’énergie.
Son développement et sa fabrication ont représenté un investissement de 3,1 millions d’euros, dont 2,3 M€ par le Programme des Investissements d’Avenir (PIA), opéré par l’Ademe, et 1,8 M€ grâce à une levée de fonds auprès de trois actionnaires (Air Liquide Venture Capital, Starquest Capital et Ovive). De son côté, GRDF a construit 1 900 mètres de canalisation pour raccorder l’unité à son réseau et installé un poste d’injection.
Le défi technologique relevé par la start-up française a consisté à industrialiser un procédé pour réunir pour la première fois deux technologies éprouvées au sein d’Air Liquide pour purifier le biogaz : les membranes et la distillation cryogénique. Après une étape de filtration membranaire pour extraire le CO2 et les impuretés, le biogaz issu de la décomposition et de la fermentation des matières organiques (restes alimentaires, épluchures…) est refroidi à température cryogénique pour séparer le méthane de l’azote. La qualité du biogaz est analysée par chromatographie au niveau du poste d’injection.
Cette exploitation commerciale a, en outre, le mérite de récupérer une source qui, dans le monde, serait à l’origine de 5% des gaz à effet de serre.
Bruno Lechevin a félicité les équipes à l’origine de ce projet : « Cette unité, c’est une véritable première, un vrai challenge que vous avez su mener à bien après dix années de R&D, de simulation, d’essais et de calculs. Bravo ! »
Forte de cette première mondiale, la start-up se prépare à livrer une seconde unité à Suez sur le site de Saint-Maximin dans l’Oise puis les autres sites de stockage de Suez à Chevilly (Loiret) et Conflans-en-Jarnisy (Meurthe-et-Moselle). D’ici fin 2018, Waga Energy espère bien totaliser une petite dizaine d’installations opérationnelles, et c’est une centaine d’unités qui devraient permettre de transformer nos déchets en énergie à horizon 2025 …