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Enlaps ou comment réussir le passage de startup à scale-up pour un projet hardware, IA et international, sans VC

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Une équipe d’associés co-fondateurs solide aux compétences complémentaires pour développer leur boitier Tikee

Dès son démarrage au Tarmac en 2015, Enlaps avait misé sur une équipe de 5 co-fondateurs aux compétences complémentaires : Antoine Auberton (CEO et double diplômé ingénieur mécanique et manager de l’innovation), Benoit Farinotte (CTO, diplômé des Arts et métiers), Kévin Picot (Techlead, double diplômé ingénieur informatique industrielle et management), Christophe Tong-Viet (réalisateur expert en vidéo) et Jérome Elie (designer produit). 

Des compétences multiformes indispensables pour concevoir leur produit Tikee, un boitier de timelapse autonome qu’ils destinaient au départ au marché B to C des passionnés de photos.

Une première traction marché portée par une des plus belles campagnes Kickstarter française

En 2016, et parce qu’ils visent d’emblée un matché international, ils mettent leur projet sur Kickstarter pour financer la première industrialisation de leur produit, et réalisent une des plus belles campagnes françaises avec 240 K€ de pré-commandes pour 614 boitiers … à fabriquer !

Un challenge réussi : l’industrialisation en France des boitiers en modèle fabless

Les premières pré-ventes sont donc un succès, mais confrontent l’équipe à un sérieux challenge : réussir l’industrialisation hardware d’un produit complexe, avec des certifications internationales (CEE et FCC). Le tout avec une équipe de 5 personnes et des moyens financiers limités (KickStarer, Réseau Entreprendre et Banques).

Un produit technologiquement complexe car il combine deux capteurs optiques fish-eye, une alimentation solaire nécessitant une gestion électronique optimale de l’énergie pour garantir une très longue autonomie, des batteries, un système de transmission RF soumis à la norme RED, le tout dans un boitier devant être étanche et résistant au froid et à la chaleur !

Avec une volonté forte : fabriquer en France. La partie n’a pas été de tout repos, l’industrialisation a pris deux fois plus de temps que prévu et coûté deux fois plus cher, mais le challenge a été relevé avec brio. Seuls les capteurs d’images sont fabriqués à l’étranger. Les batteries, le solaire et l’électronique sont entièrement fabriquées en France dans un réseau de sous-traitants. Plus de 400 composants sont nécessaires.

« Identifier les bons sous-traitants a été la phase la plus difficile du processus. Faire un produit totalement industriel aurait coûté trop cher, il nous a fallu trouver les bons partenaires en fonction des volumes présents et à venir, et développer une culture industrielle hardware qui nous manquait. Nous avions totalement sous-estimé les phases de tests et de certification dans le process », se souvient Benoit Farinotte.
« Nous avons eu de la chance d’être incubés au Tarmac aux côtés d’autres startups hardware, et d’avoir pu également nous appuyer sur les pôles de compétitivité et des partenaires comme Captronic pour nous constituer un réseau d’experts et un panel de fournisseurs pertinents », complète-t-il.

Ainsi la partie électronique a été confiée à Eolane Valence, qui assure la fabrication des cartes et a mis en place la ligne de test pour la calibration.

Startup hardware fabless, Enlaps a internalisé le design électronique et le soft embarqué, qui sont le cœur différenciateur de la technologie. Tout le reste est sous-traité, jusqu’à l’assemblage et les tests.

L’IA au cœur de la valeur de la plateforme my tikee

Au-delà de la captation d’images par le boitier Tikee, la promesse de valeur d’Enlaps repose d’abord et surtout sur la plateforme Mytikee, qui récupère les images des boitiers, les traite, et les mets à disposition dans un dashboard. Et c’est dans ce timelapse builder que réside la proposition de valeur d’Enlaps : la force de mytikee est précisément de fournir de manière automatisée des timelapses de qualité prêts à l’emploi, destinés initialement à des fins de communication.

Le premier besoin IA était donc lié à l’assemblage d’images : en effet, le boitier Tikee est équipé de 2 capteurs panoramiques, et le défi technologique de la plateforme était de réussis une fusion d’images automatique et esthétique. Enlaps avait alors fait appel à son voisin d’incubation Neovision, pour développer les premiers algorithmes d’assemblages.

Le post-traitement des images étant un élément clé de la proposition de valeur, Enlaps décide dès 2019 d’internaliser la fonction IA, et s’appuient sur des stagiaires et alternants de l’Ensimag, mais aussi sur les alternants en datascience du campus numérique pour développer ses propres algorithmes.

Autour d’un objectif : automatiser le post-traitement (fusion, mais aussi colorimétrie, filtrage horaire, etc). « Avant, il nous fallait 10h pour trier les photos et réaliser un timelapse propre », se souvient Antoine. « Aujourd’hui, grâce à l’IA, le timelapse est prêt en quelques clics. »

Surtout, le positionnement marché d’Enlaps a profondément changé. Initialement prévu pour le B to C, c’est finalement sur le marché B to B du suivi de chantier que Tikee a conquis des lettres de noblesse. L’occasion de trouver de nouveaux champs d’application à l’IA à partir de l’analyse vision. En effet, au travers des timelapses de chantiers, il devenait possible de tirer de nombreux partis des datas, sous réserve de pouvoir les extraire et les analyser.

C’est ainsi qu’Adrien Fontvielle a rejoint l’équipe à la tête de la R&D software. L’ambition : entrainer des modèles d’IA sur des images propres au chantier pour reconnaître des engins de chantier, détecter leur présence et leur déplacement, mais aussi d’autres données comme le port des EPIs par les ouvriers par exemple.

« Nous avons choisi un data set à l’échelle, nous nous sommes appuyés sur un partenaire français pour l’annotation des images, et nous avons entrainé nos modèles sur les réseaux de neurones d’AWS pour développer nos propres algorithmes, qui se concentrent sur la seule activité propre au chantier », souligne Adrien.

3 personnes, soutenues par 1 ou 2 stagiaires, sont en charge du développement des algorithmes d’IA. Mais ils sont 12 ingénieurs / développeurs à prendre la suite pour en faire une solution web industrialisable. Ce sont ainsi plus de 15 millions d’images qui sont désormais processées chaque mois par Mytikee !

Une vraie révolution qui permet désormais aux acteurs du BTP de disposer, à partir des images générées par Tikee, d’un véritable dasboard de monitoring en temps réel de leurs chantiers. Et qui pourrait permettre aux collectivités de disposer de métriques pour comprendre les usages dans les villes, grâce au comptage des voitures, camions, vélos, mais aussi à l’analyse des trajectoires.

5 M€ de CA et une belle croissance à l’internationale … sans VC !

Après sa première opération commerciale sur Kickstarter en 2016 sur le marché B to C, la première vraie traction marché arrive en 2018 sur le marché porteur de la construction et du suivi de chantier, où Enlaps réussit à vendre plus de 2000 caméras dans une cinquantaine de pays.

Enlaps réalise un second tour de financement de 2 M€ en 2019 avec des Business Angels, les banques et BPI pour assoir sa croissance. Elle envisageait même de lever des fonds avec des VC pour accélérer son développement international.

Mais c’est finalement en boostrap qu’elle a choisi de se développer et c’est incontestablement une réussite : avec 8000 clients, 25 000 caméras installées dans plus de 90 pays, Enlaps réalise un chiffre d’affaires de plus de 5M€, dont 70% à l’international, et emploie une équipe de 30 collaborateurs !

Une réussite essentiellement due au changement de modèle économique et au pari pris très tôt sur l’IA, qui a démultiplié la valeur de la plateforme Mytikee, et fait basculer Enlaps vers un double modèle hardware et digital.

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