Il a grandement contribué à faire d’Inovallée ce qu’elle est aujourd’hui. De ses premières esquisses en 1971, jusqu’à la typologie des entreprises accueillies en passant par les bâtiments aux allures métalliques et les trois Miniparcs encore présents, le promoteur Ferrier Associés a largement participé à la zone d’activités, posant les bases de son succès.
Près d’un demi-siècle vous contemple ! S’étendant sur plus de 110 ha répartis entre Meylan et Montbonnot, regroupant plus de 380 entreprises et 12 000 emplois, inovallée est l’une des technopoles les plus dynamiques de France. Un modèle atypique à succès dont le concept remonte en 1971, date à laquelle les premières discussions ont débuté. « La pensée dominante, à l’époque, était de s’inspirer du parc de Sophia Antipolis situé vers Antibes avec un enjeu fort porté par la collectivité : l’aménagement de la zone à travers la préservation des espaces verts (haies, arbres, ruisseaux, etc.), ce qui n’était pas très commun à l’époque ! », se remémore Michel Ferrier, fondateur de Ferrier Associés. À cela s’ajoute un deuxième élément de taille, donnant l’identité pleine et entière de la ZIRST (Zone pour l’innovation et les réalisations scientifiques et techniques qui deviendra plus tard inovallée) : la mise en place d’un comité de sélection, permettant de déterminer les entreprises qui peuvent s’installer sur la zone afin d’assurer une cohésion pertinente. « La typologie des sociétés accueillies à caractère technologique, scientifique et orienté vers l’innovation a été définie par les différents acteurs privés comme institutionnels, participant à la création de synergie forte entre les entreprises présentes. Cette vision cohérente a contribué à un développement homogène de la zone, offrant une forte attractivité et le dynamisme que nous connaissons encore aujourd’hui ».
Zone verte pour matière grise : du slogan fondateur au concept urbain de campus d’entreprises
Lors de sa création en 1971, deux ans seulement après celle de Sophia Antipolis, le challenge s’avère de taille. « Il fallait occuper rapidement l’espace afin d’équilibrer l’opération portée par la commune de Meylan. Il y avait une obligation de réussite associée à une vraie vision de l’avenir ». Les premiers bâtiments sortent de terre. « À ce moment-là, je réalisais des structures clés en main sous la marque SDE Engineering. Je vendais, sous concession, des bâtiments industriels métalliques fabriqués en Allemagne de marque américaine. J’ai développé ce type de construction de 1974 à 1980 sur la ZIRST afin de répondre, point par point, aux besoins de nombreux clients en collaboration étroite avec la ville de Meylan. C’était des mécanos ! Aujourd’hui, il n’en existe quasiment plus. Les derniers ont été démolis il y a 5-6 ans pour être remplacés par des bâtiments plus modernes ».
Les années passent, la ZIRST se peuple progressivement d’entreprises à forte valeur ajoutée avec comme l’un des premiers résidents, la société Sames, fondée en décembre 1946 par le futur prix Nobel Louis Néel, qui installe son siège dès 1973. Dès 1978, une antenne du centre national d’études des télécommunications, qui prendra le nom d’Orange Labs en 2007 s’implante sur inovallée. Mais un tournant majeur est pris dès le début des années 1980 avec le développement des premiers Miniparcs dont Michel Ferrier est à l’origine. « J’avais créé ce concept de bâtiments tertiaires très paysagés, aérés dans son architecture et de faibles hauteurs (R+0 à R+1) pour accompagner la vision d’inovallée et s’inspirant fortement de sa baseline « matière grise au vert ». La ZIRST de Meylan se prêtait bien pour lancer les prototypes ». Les trois Miniparcs sont encore là actuellement, preuve de leur solidité dans le temps, Ferrier & Associés en a créé une dizaine répartie dans une quinzaine de villes françaises.
Les Terrasses, ou la seconde jeunesse d’inovallée Montbonnot
La zone continue à s’étendre. En 1990, inovallée poursuivant sa croissance, s’étend sur la commune de Montbonnot sous l’impulsion de l’équipe municipale de l’époque, André Eymery, son maire en tête. Aux 65 ha de Meylan, s’ajoutent 45 ha vierges dans le Grésivaudan. « J’ai beaucoup collaboré avec cette municipalité. André Eymery a su tenir bon pendant une période difficile et maintenir le cap en inscrivant la vision d’inovallée sur sa commune, dans la continuité, et ce, en pleine récession ! Il a cru en l’avenir de la zone d’activité, sans dénaturer le projet initial. Les collectivités ont joué un rôle majeur de l’aménagement urbanistique de la ZIRST en préservant l’existant avec un parti pris paysager très marqué ». C’est actuellement sur cette zone, la plus récente d’inovallée que Ferrier Associés développe leur nouveau projet architectural.
Baptisé les Terrasses de Montbonnot, ce programme immobilier tertiaire en R+3 de 2 248 m² de surface utile, situé rue de Lavoisier à moins de cinq minutes de l’autoroute A41 s’inscrit dans la continuité des opérations lancées par le cabinet ces dernières années sur la zone avec le renouvellement immobilier de Meylan marqué en 2019 par la réalisation d’Inocentre ou encore du bâtiment le Signal. « Les Terrasses se présente sous la forme d’un bâtiment passif qui sera livré d’ici fin 2022 à la norme RT 2021 -50% ! Implanté juste à côté des Pupilles de l’Air, nous allons démolir une construction existante pour rebâtir dessus ».
Ce programme offre des lots modulables par plateau, divisibles à partir de 121 m². Par ailleurs, Ferrier & Associés a dernièrement réalisé le Belledonne, avenue de l’Europe à Montbonnot, une opération de 2400 m² de bureaux hébergeant, à la location, l’éditeur de logiciel MathWorks ou encore CIMM Immo. « Aujourd’hui, nous reconstruisons Inovallée sur Inovallée avec un vrai développement du tertiaire sur plusieurs niveaux. La zone se densifie à la vue de la rareté du foncier disponible avec des opérations soient de logements ou mixtes. Contrairement au début de la ZIRST, nous sommes passés de l’application simple d’une réglementation simple à l’application complexe d’une réglementation dense », souligne Michel Ferrier. Quant à l’avenir d’Inovallée, quelques inconnues subsistent sur le site d’Orange Labs et les zones inondables qui pourraient « être résolues lorsque les digues de l’Isère seront complètement achevées ». Ce qui pourrait accroître le foncier disponible et permettre à certains bâtiments de bénéficier d’un renouvellement plus contemporain.